Le mage immortel 2. L'élu des hommes (2022)

Si le destin vous offrait d’immenses pouvoirs magiques, plus que cela, une éternité à vivre, que feriez-vous ? Je vous invite à retracer la vie extraordinaire de Teyrn Pendragon, l’histoire d'un mage arpentant cette terre depuis quinze siècles.

De Camelot où il a vu le jour, au cœur de l’empire franc qu’il a contribué à créer, sur le continent américain avant que les premiers colons n’y posent les pieds, jusqu’aux confins du monde sous l’air des samouraïs, découvrez ses aventures. Revivez l’Histoire sous les traits de l’homme, du guerrier, de l'explorateur ou encore du leader. Plus encore, sous les trait de cet être exceptionnel.
Extrait :
Teyrn n’entendit plus alors que les sabots de son cheval, de son souffle et des battements sourds de leurs deux cœurs battant à l’unisson, rapides et puissants. Une fois au sommet de la bute, il les vit : des centaines d’hommes. Ils courraient en direction de l’océan cerclant l’horizon. Teyrn en avait déjà senti la présence, il avait perçu son flux distinctif depuis un moment. Et sur cette étendue bleutée, des dizaines d’embarcations vers laquelle se précipitaient les envahisseurs.
— Ça, non.
Alors que son cheval s’engageait sur la pente, Teyrn bondit, roula sur l’herbe tendre, puis, se stabilisant à genoux, ancra ses mains dans la terre. Là, il sentit son énergie se diffuser à grande vitesse, traversant le versant de la colline, passant sous l’armée ennemie avant d’atteindre la zone en contrebas.
L’océan se révéla plus difficile à pénétrer. Bien trop vaste, bien trop puissant. Il perçut la présence des embarcations comme si elles se trouvaient sur lui-même. Comme si les bateaux bougeaient et caressaient son épiderme. C’était une sensation étrange, une sensation profonde sur laquelle, pourtant, il ne s’attarda pas. Sur son ordre, l’eau glacée de l’océan s’agita, mais seulement sur quelques miles. C’était suffisant. Les embarcations tanguèrent, se brisèrent, et certaines se mirent à sombrer comme si elles s’enfonçaient en lui-même. Il les privait de moyen de fuir. Il aurait été plus simple de les jeter dans un précipice, mais leur supplice aurait été bien trop rapide.
Concentré sur son pouvoir, il ne perçut que trop tard les cavaliers arrivant en haut de la butte. Et si la majorité l’évitèrent, l’une des montures frappa Teyrn, qui venait juste de se redresser pour bondir sur le côté. Le choc le propulsa dans les airs. Lorsqu’il percuta le sol, il eut le souffle coupé, puis rebondit, retomba et se mit à tournoyer en dévalant la pente jusqu’à ce que le monde cesse de tourner. Là, allongé, il fixa le néant sans même avoir conscience que c’était le ciel. Les sensations refluèrent d’un coup et, avec elles, la douleur.
— Arrrrgh, gronda-t-il, tentant instinctivement de la rejeter.
— Ton épaule...
C’était Malik. Il se trouvait à côté de lui alors qu’il ne l’avait même pas vu approcher.
— Ne bouge pas, lui dit-il. Je vais te débloquer le bras...
Sans tenir compte de ce qu’il lui disait, Teyrn se mit debout et lui ordonna :
— Attrape-moi le poignet des deux mains.
Il s’exécuta, et Teyrn fit le reste pour remettre son épaule en place avant d’analyser la situation. En contrebas, leurs cavaliers se dirigeaient vers l’armée adverse qui s’était arrêtée de fuir pour faire face aux Omeyyades. Teyrn regarda Malik. Il s’était arrêté pour lui porter secours au lieu de mener ses hommes au combat. Et comme s’il en avait pris conscience lui aussi, l’Arabe courut vers sa monture, bien décidé à rejoindre les siens. Trop tard. La bataille s’était engagée, sans eux. Teyrn avait privé les fuyards d’un moyen de leur échapper, mais à quoi cela avait-il servi ? Il n’était pas au cœur du combat pour abattre un par un leurs ennemis.