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Les quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine (2014)
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- Auteur: Confucius et Mencius
- Editeur: Transcript (13 juin 2014)
- Taille du fichier:
- Pages:
- Langue: Français
- Livres: Mangas
Les quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine by Confucius & Mencius
LE TA HIO, OU LA GRANDE ÉTUDE
TCHOUNG-YOUNG, ou L'INVARIABILITÉ DANS LE MILIEU
LE LUN-YU, OU LES ENTRETIENS PHILOSOPHIQUES
MENG-TSEU
«Toute grande puissance qui apparaît sur la terre y laisse des traces plus ou moins durables de son passage: des pyramides, des arcs de triomphe, des colonnes, des temples, des cathédrales, en portent témoignage à la postérité. Mais les monuments les plus durables, ceux qui exercent la plus puissante influence sur les destinées des nations, ce sont les grandes œuvres de l'intelligence humaine que les siècles produisent de loin en loin, et qui, météores extraordinaires, apparaissent comme des révélations à des points déterminés du temps et de l'espace, pour guider les nations dans les voies providentielles que le genre humain doit parcourir.»
C'est un de ces monuments providentiels dont on donne ici la première traduction française faite sur le texte chinois.
Dans un moment où l'Orient semble se réveiller de son sommeil séculaire au bruit que font les puissances européennes qui convoitent déjà ses dépouilles, il n'est peut-être pas inutile de faire connaître les œuvres du plus grand philosophe moraliste de cette merveilleuse contrée, dont les souvenirs touchent au berceau du monde, comme elle touche au berceau du soleil. C'est le meilleur moyen de parvenir à l'intelligence de l'un des phénomènes les plus extraordinaires que présente l'histoire du genre humain.
En Orient, comme dans la plupart des contrées du globe, mais en Orient surtout, le sol a été sillonné par de nombreuses révolutions, par des bouleversements qui ont changé la face des empires. De grandes nations, depuis quatre mille ans, ont paru avec éclat sur cette vaste scène du monde. La plupart sont descendues dans la tombe avec les monuments de leur civilisation, ou n'ont laissé que de faibles traces de leur passage: tel est l'ancien empire de Darius, dont l'antique législation nous a été en partie conservée dans les écrits de Zoroastre, et dont on cherche maintenant à retrouver les curieux et importants vestiges dans les inscriptions cunéiformes de Babylone et de Persépolis. Tel est celui des Pharaons, qui, avant de s'ensevelir sous ses éternelles pyramides, avait jeté à la postérité, comme un défi, l'énigme de sa langue figurative, dont le génie moderne, après deux mille ans de tentatives infructueuses, commence enfin à soulever le voile. Mais d'autres nations, contemporaines de ces grands empires, ont résisté, depuis près de quarante siècles, à toutes les révolutions que la nature et l'homme leur ont fait subir. Restées seules debout et immuables quand tout s'écroulait autour d'elles, elles ressemblent à ces rochers escarpés que les flots des mers battent depuis le jour de la création sans pouvoir les ébranler, portant ainsi témoignage de l'impuissance du temps pour détruire ce qui n'est pas une œuvre de l'homme.
En effet, c'est un phénomène, on peut le dire, extraordinaire, que celui de la nation chinoise et de la nation indienne se conservant immobiles, depuis l'origine la plus reculée des sociétés humaines, sur la scène si mobile et si changeante du monde! On dirait que leurs premiers législateurs, saisissant de leurs bras de fer ces nations à leur berceau, leur ont imprimé une forme indélébile, et les ont coulées, pour ainsi dire, dans un moule d'airain, tant l'empreinte a été forte, tant la forme a été durable! Assurément, il y a là quelques vestiges des lois éternelles qui gouvernent le monde.
LE TA HIO, OU LA GRANDE ÉTUDE
TCHOUNG-YOUNG, ou L'INVARIABILITÉ DANS LE MILIEU
LE LUN-YU, OU LES ENTRETIENS PHILOSOPHIQUES
MENG-TSEU
«Toute grande puissance qui apparaît sur la terre y laisse des traces plus ou moins durables de son passage: des pyramides, des arcs de triomphe, des colonnes, des temples, des cathédrales, en portent témoignage à la postérité. Mais les monuments les plus durables, ceux qui exercent la plus puissante influence sur les destinées des nations, ce sont les grandes œuvres de l'intelligence humaine que les siècles produisent de loin en loin, et qui, météores extraordinaires, apparaissent comme des révélations à des points déterminés du temps et de l'espace, pour guider les nations dans les voies providentielles que le genre humain doit parcourir.»
C'est un de ces monuments providentiels dont on donne ici la première traduction française faite sur le texte chinois.
Dans un moment où l'Orient semble se réveiller de son sommeil séculaire au bruit que font les puissances européennes qui convoitent déjà ses dépouilles, il n'est peut-être pas inutile de faire connaître les œuvres du plus grand philosophe moraliste de cette merveilleuse contrée, dont les souvenirs touchent au berceau du monde, comme elle touche au berceau du soleil. C'est le meilleur moyen de parvenir à l'intelligence de l'un des phénomènes les plus extraordinaires que présente l'histoire du genre humain.
En Orient, comme dans la plupart des contrées du globe, mais en Orient surtout, le sol a été sillonné par de nombreuses révolutions, par des bouleversements qui ont changé la face des empires. De grandes nations, depuis quatre mille ans, ont paru avec éclat sur cette vaste scène du monde. La plupart sont descendues dans la tombe avec les monuments de leur civilisation, ou n'ont laissé que de faibles traces de leur passage: tel est l'ancien empire de Darius, dont l'antique législation nous a été en partie conservée dans les écrits de Zoroastre, et dont on cherche maintenant à retrouver les curieux et importants vestiges dans les inscriptions cunéiformes de Babylone et de Persépolis. Tel est celui des Pharaons, qui, avant de s'ensevelir sous ses éternelles pyramides, avait jeté à la postérité, comme un défi, l'énigme de sa langue figurative, dont le génie moderne, après deux mille ans de tentatives infructueuses, commence enfin à soulever le voile. Mais d'autres nations, contemporaines de ces grands empires, ont résisté, depuis près de quarante siècles, à toutes les révolutions que la nature et l'homme leur ont fait subir. Restées seules debout et immuables quand tout s'écroulait autour d'elles, elles ressemblent à ces rochers escarpés que les flots des mers battent depuis le jour de la création sans pouvoir les ébranler, portant ainsi témoignage de l'impuissance du temps pour détruire ce qui n'est pas une œuvre de l'homme.
En effet, c'est un phénomène, on peut le dire, extraordinaire, que celui de la nation chinoise et de la nation indienne se conservant immobiles, depuis l'origine la plus reculée des sociétés humaines, sur la scène si mobile et si changeante du monde! On dirait que leurs premiers législateurs, saisissant de leurs bras de fer ces nations à leur berceau, leur ont imprimé une forme indélébile, et les ont coulées, pour ainsi dire, dans un moule d'airain, tant l'empreinte a été forte, tant la forme a été durable! Assurément, il y a là quelques vestiges des lois éternelles qui gouvernent le monde.
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