Undisclosed Desires: Tome 1/2 de Maud Cordier

Suite à l'emménagement de son père avec sa nouvelle compagne, Vincent quitte Marseille pour Chalon sur Saône, en Bourgogne. Il laisse derrière lui son meilleur ami de toujours, Samir, et Sophie, son premier amour. Mais cette ville et cette dernière année de lycée lui réservent bien des surprises. Vincent y fait la connaissance de Florian, un jeune homme de son âge avec qui il noue peu à peu une réelle amitié… Jusqu’à ce que lors d’une soirée, un défi ne vienne flouer les limites de leur relation. Flo et Vince doivent s'échanger un baiser. Pour la première fois de sa vie, Vincent embrasse un garçon... Et il se rend compte qu'il a aimé ça.
"— Moi non plus, je ne sais plus qui je suis, murmure-t-il en s’emparant de mon visage pour le tenir en coupe dans ses mains.
Je lutte pour me dégager, il m’en empêche. Ses doigts sont fermes sur ma mâchoire, il ne me laissera pas gagner cette bataille. Il comprend bien mieux que moi ce que je souhaite vraiment. Et ce simple constat me fiche une peur bleue.
— C’est la première fois que ça m’arrive, c’est flippant, reprend-il en ignorant mon trouble de façon délibérée. Je croyais qu’avec le temps, ça s’atténuerait et que tout rentrerait dans l’ordre… Mais rien n’y fait, je te veux.
Il a mis des mots sur mes pensées, bien que je les combatte encore de toutes mes forces. Ma gorge se noue et je peine à déglutir. Que dois-je faire ? Renoncer à lui simplement parce que j’ai peur de mes sentiments, peur de céder à mes pulsions, d’être sien et de le laisser me posséder, parce que je suis effrayé d’être catalogué par les autres et de voir mon père me renier ? Ou dois-je me focaliser sur nous deux, sur nos désirs, et emmerder le monde qui nous entoure ? Si seulement je pouvais lire en Florian et deviner ce qu’il attend de moi, peut-être arriverais-je à y voir plus clair.
— Dis-moi ce que tu souhaites, je parviens à chuchoter au prix d’un terrible effort.
— Je… Je ne sais pas… Je ne suis pas prêt pour… ça.
— Moi non plus…
Un autre silence accueille nos aveux. Un de ces effroyables silences, opaque au point d’en devenir étouffant.
— Mais je ne veux pas renoncer à toi."