Comme elle respire de Odile Vergniolle

Laurette est la sœur de Marianne. Elles sont très proches depuis l’enfance. Mais pourquoi Laurette n’a-t-elle jamais construit sa vie ? Comment a-t-elle vécu, si longtemps, dans l’ombre de Marianne ?
Peut-être s’est-elle accommodée de cet éternel second rôle ; peut-être pas. A moins qu’elle n’ait un peu menti. Le mensonge, parfois, arrange bien les choses, comme dans ce thriller psychologique singulier et dense.

Extrait :« Très vite, Baptiste ne s’était plus réveillé au milieu de la nuit, quand les cris des enfants lacèrent le silence avec tant de violence, percent et crèvent la nuit comme un tissu que l’on déchire. Laurette se levait tôt le matin, dès les premiers pleurs du bébé. Sa chambre à elle était sous les toits, elle entendait le moindre sanglot du petit ; elle tendait l’oreille.
Les deux sœurs s’étaient organisées : le biberon était prêt à l’avance, il suffisait de le tiédir à peine. Laurette prenait son neveu contre elle pour apaiser sa faim. Il se rendormait très vite, un filet grumeleux au coin des lèvres, le sourire apaisé et doux, les bras ouverts, la tête un peu inclinée en arrière.
Les premiers matins, Marianne entendit sa sœur aller et venir au-dessus d’elle ; mais bientôt elle dormit tout à fait, détendue. Et confiante. »